Potosi ou l'art de la mine
Or, donc, c'est sans argent mais pile (à Lithium) à l'heure,
http://www.lesogres.com/main.htm
que nous sommes descendus du bus à Potosi, où beaucoup de monde descendait aussi.
Sauf que ça n'était pas la station officielle...
On s'est donc retrouvé un peu à Peta'au'Schnock, sans microbus pour nous ramener vers le centre.
Finalement, un micro s'est arrêté (on ne se voyait pas traverser la ville avec les sacs. Potosi 4070 m.)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Potosí
On s'est trouvé un petit hôtel pas cher. Vraiment pas cher : donnant sur la rue, des carreaux cassés à la fenêtre et un lit en U...
Mais bon, pour une nuit, c'est pas grave.
On a commencé à déchanter le matin vers 6h : les taxis boliviens ne se donnent pas la peine de s'arrêter au carrefour.
Ils klaxonnent...
Et celui qui a la plus grosse (voiture bien sûr) passe.
Et l'hôtel donnait sur la rue du carrefour....
Puis le samedi arriva. Ainsi qu'une compagnie de jeunes danseurs.
Non seulement, ils sont arrivés le matin avec les taxis, à 6h mais ils étaient surtout tous content de se retrouver.
Très content même.
Alain n'aime pas se faire réveiller en fanfare (et il s'est mis) en pétard. http://www.lafanfareenpetard.com/
Pour info, on n'est pas rémunéré pour la publicité, ni pour les jeux de mots... c'est juste Alain qui se lâche !
Bref, après cette courte nuit, Delphine est allée visiter la Cerro Rico. Expérience très interressante, mais aussi effrayante. Germinal du XXI ème s...
Delphine en nain des mines
Entrée de la mine. Vous voyez les traces rouges ? Celui qui trouve ce que c'est, gagne une bouffe chez lui gratuite de
notre part !
Le "Tio des Mines", patron et protecteur des mineurs. Remarquez sa masculinité très marquée (la mine est un milieu interdit aux femmes et pas pour histoire de difficultés). On lui offre de l'alcool pur, des clopes, des feuilles de coca.
Et nous avons trouvé un trek pas trop cher, mais le guide n'était pas vraiment au point. Pas de veste, pas d'eau, ... Bref passons, ça fait partie du folklore bolivien.
Nous avions donc rdv le dimanche matin pour une rando de deux jours dans la Cordillère de Kari Kari.
Sauf que les danseurs étaient très joyeux à la fin de leur spectacle. Et comme ils étaient mineurs, ils n'avaient pas d'autres choix que d'utiliser les couloirs de l'hôtel (ainsi que leurs chambres attenantes à la nôtre) pour exprimer la joie qu'ils éprouvaient d'être entre eux, sans adultes pour les surveiller...
Et les 2 français qui ont vainement essayés de les faire taire n'ont pas été d'une très grande efficacité....
Vous imaginez la nuit ?
Bon, on a tous fait pareil, non ? Que ce soit en colo, camp, ou en séjour avec l'école...
Bref, nous sommes partis frais comme des gardons (à 6h00, ils dansaient encore) pour passer un col à 4860m
Sur le chemin, nous sommes passés à côté de plusieurs lacs artificiels. Ils ont été creusés à l'époque coloniale par les incas soumis au travail forcé (la mita) par les Espagnols. Ces lacs permettaient de fournir une force hydraulique, pour le traitement des minerais.
Notre premier llama et la première neige australe.
Nous deux, plus haut que le Mont-Blanc.
Nous avons passé la nuit chez un berger. Ici à coté de notre guide, Omar, qui a oublié de sourire...
Estéban (aaaah, aaaaaah, aaaaaah, Estéban, Zia, Tao, les cités d'or!!!), bref le berger vivait avec sa maman, amatrice de petites douceurs. Pour la petite histoire, Alain lui a proposé un carreau de chocolat, elle a pris toute la tablette.
Ici, la maman dans le coin cuisine...
Et nous avons été rejoints par un autre groupe : des guides qui emmenaient leurs potes faire la fête dans la nature.
Heureusement pour lutter contre le froid, ils avaient apporté du "wisky bolvianos" (http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89thanol) et de la coca...
Donc nous avons carburés toute la nuit au T con T ( wisky bolivianos et eau chaude) en parlant des rites indigènes.
Entre autres :
- le fait que c'est la coca qui cimente le travail mutuel ( on t'aide à construire ta maison mais tu offres la coca pour tout le monde)
- les différentes façons d'offrir et de recevoir la coca suivant les régions
- les fêtes de mariages (3 jours d'orgies alcooliques)
- les fêtes de morts (3 jours d'orgies alcooliques)
- les fêtes de la mine (3 jours d'orgies alcooliques)
- les "bienfaiteurs" parrains pour tout et n'importe quoi (ben oui, faut bien que quelqu'un paye pour ces 3 jours d'orgies alcooliques)
- la "danse" des mariés : à minuit, les parrains respectifs font danser les mariés et quand la musique s'arrète, les mariés doivent boire chacun 12 verres d'alcool fort. Et c'est celui qui tient debout le dernier qui commandera à la maison.
Et il arrive donc que, des familles n'étant pas d'accord, ça finisse en baston générale.
Bref, avec les clopes des mineurs qu'ils avaient emmenées, le "Thé", le froid (on était dans une maisonnette en pierre, sans porte, sans chauffage), Alain avait la meule comme un téton.
Le lendemain, séance photo anthologique (en fait, ils étaient venus faire des photos pour illustrer le travail de fin d'année de potes élèves éducs sur la filière du lama).
On a donc couru après des lamas pour pouvoir les prendre en photo avec les costumes originaux des bergers.
Pour la suite, nous avons continué la balade vers Chaki, un site d'eaux thermales.
Qui n'avait absolument rien à voir avec ce qu'on imaginait : le dimanche, les cholitas (femmes bolviennes de la campagne, avec des tresses, une jupe à volant et un joli chapeau) viennent profiter des eaux bouillantes pour laver leur linge.
Puis elles le font sécher au soleil
Pour se baigner, il faut aller dans une "piscine" d'eau chaude pas très claire.
Mais après les deux jours, c'était royal.
Bisous à tous
Delphine et Alain